Nous voilà lancer à travers une région appelé "The Prairies".
Mais ne vous fiez pas à son joli nom...
Les prairies sont un enfer pour beaucoup de cyclo !
En plus du paysage monotone des champs de blé, avoine et autres céréales, c'est une région terriblement plate.
Des notre arrivée au Canada, nous avons entendus pas mal d'histoires à son sujet.
La plus courante et la plus drôle, c'est celle du chien que l'on pourrait apercevoir à 7 jours devant soi !
La plus effrayante, c'est qu'il n'y aurais plus aucun arbre dans cette région !
Notre anecdote préféré, c'est celle de la devise du Saskatchewan : Land of living skies!
Pour ne pas céder à la panique nous avons en vu les bon côtés de cette région.
Des gens apparemment très friendly.
Et surtout l'occasion de s'émerveiller, chaque soir du ciel étoilé à perte de vue.
Nous entrons en plus dans la période des étoiles filantes, ça tombe bien.
C'est donc avec excitation et appréhension que nous donnons nos premiers coups de pédales.
Les arbres disparaissent effectivement petit à petit. Le terrain s'applatit.
Le route est droite, sans virage. Le traffic est intense. Il fait chaud.
Nous passons une nuit à Winnipeg chez un charmant couple de Warmshower. Une bonne soirée passé en leur compagnie, sur leur toit terrasse au moment du coucher du soleil.
Nous quittons enfin la highway 1 pour bifurquer sur la highway 16, plus au nord et plus calme.
Et c'est là-bas que nous connaitrons vraiment "l'enfer" des prairies.
LE VENT!
Du vent constant pendant 10 jours.
Rien pour l'arrêter car il n'y a rien d'autre que des champs!
Nous avançons en moyenne à 8km/h au lieu de 20 ou 25km/h habituellement...
Nous vérifions sans cesse la météo, avec l'espoir d'un changement.
Nous adoptons plusieurs stratégies pour tenir psychologiquement contre notre adversaire invisible !
Nous couvrons nos oreilles pour ne plus l'entendre.
Nous essayons de partir de très bonne heure, quand il dort encore et laissons de coté la vitesse affichée sur nos compteurs, qui démoralise par sa lenteur.
Nous essayons de trouvez du plaisir dans le paysage, qui est immense.
Comme la vie est faite ainsi, c'est en plein milieu de ce desert que l'un de nos matelas se perce.
Et le vélo de David fait un bruit terrible. Nous n'arrivons pas à trouver le problème.
Le 1er magasin de matériel de camping et le bike shop le plus près, se trouvent à Saskatoon.
A plusieurs centaines de kilomètres de là!
A Saskatoon nous ferons donc une pause de deux jours bien méritée.
Nous sommes hébergés chez Kavita et Bruce, des Warmshower qui prendrons soins de nous comme de leurs propres enfants!
Une merveilleuse rencontre. La vie est aussi faite ainsi!
Notre nouveau matelas est commandé et sera livré dans la prochaine ville (le percé est temporairement réparé).
Et surtout le vent est dans notre dos!
Nous ferons 150 km dans la journée!!!
En passant la frontière de l'Alberta nous changeons d'heure sans nous en rendre compte.
Nous le saurons le lendemain par hasard en croisant une pendule chez un commerçant.
Le paysage commence à changer tout doucement. Les arbres font leurs réapparition.
Le vent se calme un peu.
Le temps change également. Le ciel est voilé toute la journée. Nous distinguons le soleil parfaitement rond et d'un orange irréel. La luminosité donne l'impression d'être en fin de journée toute la journée! Nous imaginons regarder mars et être sur une autre planète.
D'après certains Canadien, ce voile pourrait être les fumées des feux de forêts qui ravage la Colombie-Britannique...
A Edmonton nous récupérons notre nouveau matelas.
Nous quittons cette ville en laissant derrière nous les prairies.
Le terrain se vallonne franchement et les forêts font enfin leur réapparition.
Dans quelques jours nous apercevrons enfin les montagnes Rocheuses!
Nous n'avons pas eu l'occasion de voir nos étoiles filantes tant rêvée.
Nous étions tellement épuisé de notre combat quotidien face au vent que le soir nous étions endormis avant la tombée de la nuit.
Cette partie de notre voyage a été notre première épreuve mais nous sommes restés soudés et finalement nous n'aurons jamais autant ris que pendant ces 1000 km éprouvants!