Meeeexiicooooooooo !
Passage de la frontière le 27 novembre 2017, entre San Diego et Tijuana !
On est stressé parce-que l'on ne sais pas à quoi s'attendre.
500 pesos chacun et notre passeport est tamponné, visa de 6 mois validé !
Nous commençons à visiter le Mexique par sa péninsule communément appelée "Baja". Baja veut dire basse, c'est en faite la Basse Californie, qui sera suivie par la Basse Californie du Sud (Baja sur).
Les mexicains semblent apprécier leurs klaxon. Nous nous faisons klaxonner toutes les 30 secondes et avons l'impression de nous faire engueuler par les conducteurs et de ne pas être à notre place.
Finalement, au bout de quelques kilomètres, nous nous appercevons que ces klaxons ne nous sont pas adressés. Ce sont les taxi/minibus qui essayent de se faire entendre depuis le trottoir.
On se rendra compte que les magasins Oxxo sont à chaque coins de rues dans le Mexique. Même des fois au milieu des rues, en plus de ceux des coins..
On y trouve notre carte SIM. Non sans mal, car nous devons apprivoiser une nouvelle langue et les cours d'espagnols sont loins !
Sensation plutôt désagréable d'être incompris et de ne pas comprendre. Mais on ne baissent pas les bras. Ca fait parti du voyage et c'est aussi ce que l'on recherche !
Nous côtoyons les camions, bus et voitures à quelques mètres de nous.
Nous sommes surpris par le nombres de chiens errants dans les rues. Ils sont partout. Nous savons qu'ils peuvent être l'enfer pour les cyclos. Ceux-là nous ignorent ou nous aboient dessus mais peu nous poursuivre. Et finalement ils nous ignorent le plus souvent.
Les jours suivant nous alternons le camping, le réseau warmshowers et même la police!
Punta Colonet, le 1er décembre, nous cherchons un endroit pour dormir.
Nous repérons un parc dans le village parfait pour planter la tente. Avant de nous y installer nous voulons être sur d'y être autorisé et surtout en securité. Nous faisons le tour de la place à la recherche d'une personne qui pourrait nous renseigner. Deux enfants en vélo nous observent et semblent comprendre notre intention car spontanement ils nous indique par geste un batiment plus en arrière de la place qui se trouve être la police municipale. Nous remercions nos petits guides et leurs sourires semblent montrer leurs satisfactions de nous avoir aidé.
On revise LA phrase en espagnol appris grâce à Claire "buscamos un laguar para la noche" et allons questionner ces policiers.
Ils nous disent oui, c'est possible mais que l'on serait mieux dans l'enceinte du poste.
Heureusement le chef parle un peu anglais.
Il nous propose de l'eau pour se laver et nous explique que les toilettes sont cassés mais nous montre le terrain vague à l'arrière, si vous voyez ce que je veux dire...
Nous plantons donc notre tente sur le parking avec comme compagnon de nuit habituel, la lumière des lampadaires au dessus de notre maison !
Malgré la réputation de la police (corruption), notre première expérience se passe très bien !
Nous décampons tôt le lendemain et partons jusqu'à San Quintin.
Un homme plein de gentillesse, toujours le sourire. Il nous rassure sur ce fameux désert tant redouté.
Nous pensions devoir faire 2-3 jours d'autonomie complète avec une chaleur toride mais pas du tout. Après 2 jours de repos chez lui, nous repartons avec une carte détaillée des points où nous pouvons dormir, recharger nos gourdes et acheter à manger. Top !
Nous avançons bien.
David fête son anniversaire aux portes du désert.
Cette nuit là nous devions dormir dans un parc, à côté de la police, mais la gentillesse des Mexicains en a décidé autrement. Le restaurant d'à côté nous a invité à dormir sous le garage, à l'ombre des lampadaires et à l'abri des regards. Première fois qu'on nous invite au Mexique, ça fait plaisir !
Au cours de la journée, 2 autres cadeaux l'attendait. Des Kinder Buenos et un bonnet de noël !
La nuit dans la tente fût turbulente. En effet le vent a soufflé par raffale toute la nuit, transformant la tente en poupée de chiffon.
Aux premières lueures du jours nous démontons rapidos la tente et faisons attention de ne pas la laissé s'envoler ! Nous nous refugions dans un hôtel pour y prendre le petit dejeuné. La nuit fût courte et pénible, nous ne sommes pas en forme.
Et le vent semble s'être levé du pied gauche. En effet il s'est intensifié.
Une employé de l'hôtel nous parle en espagnol et nous comprenons quelques mots. Elle nous parle du vent, des camions et répète surtout à chaques fins de phrases "peligroso" (dangereux).
Nous dedécidons de retarder notre départ d'une heure en espérant que le vent prenne son café et se calme enfin !
Mais il semble être faché pour la journée. Nous décidons tout de même de prendre la route. C'est difficile d'avancer mais pas encore impossible. Le terrain est vallonné et les collines nous abritent du vent. Mais nous devons monter avec le vent de face. Les descentes se font en poussant fort sur les pédales pour n'avancer qu'à quelques km/h.
20 kilomètres plus loin, le vent n'est plus juste faché il est carrement furieux ! Le terrain devient complètement plat et ça devient un calvaire !
Nous devons prendre un grand virage, interminable. Le vent vient de gauche, nous sommes complètement penché comme on ne pensait pas possible de l'être ! Océanie ne peut pas avancer plus de 3m sans être envoyé sur le bas coté et doit essayer de remonter sur son vélo à chaques fois.
Les quelques camions qui passent font des appels d'air à nous faire tomber par terre.
Nous aurons notre salut, 500m plus loin (effectué en 30 minutes). Nous apercevons un camion arreté et son chauffeur en train d'installer deux vélos comme les nôtres sur sont chargement. Ce sont en fait Lambert et Delphine, un couple de cyclo français rencontré plus tôt chez Gabino. Ils viennent d'arrêter le camion pour quitter cette zone dangeureuse.
Nous refusons dans un premier temps la proposition du chauffeur de nous emmener également. Mais alors qu'il commence a démarrer, une raffale plus intense manque de faire tomber Océanie de son vélo alors qu'elle se trouve à l'arrêt ! David n'hésite pas et court arrêter le camion ! C'est beaucoup trop dangereux de continuer ainsi.
Nous irons jusqu'à Guerrero Negro, 250 km plus loin. Les raffales font tanguer le camion, le chauffeur est accroché à son volant et nous le sentons concentré. Durant ce trajet nous ferons plus ample connaissance avec ces "cyclauto-stoppeur". Sans savoir que nous les recroiseront plus tard durant notre voyage et que nous deviendrons à notre tour "cyclauto-stopeur" un jour ! Mais ceci est une autre histoire !
Nous nous arrêtons dans une "casa de ciclista".
Ce sont des endroits, qui vont du garage, au jardin, à la pièce dans la maison et souvent près du resto familiale. Gratuitement ou contre donation nous pouvons dormir, y planter notre tente, se reposer, se restaurer et se laver ! Toujours lieux de rencontre et d'échanges avec les autres cyclos du monde entier.
Ici à Guerrero Negro, ce sont les propriétaires généreux d'un restaurant qui ouvrent leur jardin.
Nous y rencontrons 6 autres cyclos voyageurs. Yves et Frédérique, un couple de français, Christian de Suisse, Tito et Justin du Canada et Adrian de Singapour qui lui ne voyage pas en vélo mais en Skateboard! Nous entendons parlé de ce "crazy guy" depuis quelques jours et nous le rencontrons enfin ! Il existe vraiment !
Nous passons la soirée tous ensemble autour d'un bon repas sans savoir que pour plusieurs d'entre nous ce n'est que le 1er d'une longue serie !
Parce qu'il est tellement extra-ordinaire de se rendre compte à quelle point le monde est petit quand nous le parcourons sur un vélo !
Nous faisons 2 étapes ensemble avec au menu, vent et sable !
C'est hallucinant les kilomètres qu'il est capable de faire en une journée. Il fait les mêmes étapes que nous alors qu'il pousse une poussette depuis son skateboard ! Chapeau bas Adrian !
Nous y retrouvons avec joie et surprise Christian, Yves et Frédérique qui sont arrivé l'avant veille.
Ce soir là nos 5 réchauds allignés côtes à côtes carburerons à pleins régimes pour nous offrir de délicieux tacos garnis de préparation maison, arrosé de bon vins rouge et surtout de bonne humeur !
C'est évident que le lendemain c'est tous ensemble que nous prendrons la route !
Yves et Frédérique parlent bien espagnol, nous essayons d'écouter et d'apprendre à parler cette langue proche de la notre.
Entre restaurants, boulangeries et repas copieux, nous pedalons aussi pas mal.
C'est ensemble, que nous longerons la mer de Cortez. Nous y faisons deux bivouacs sur la plage.
Le paysage se fait plus valloné et surtout moins désertique. Les cactus ont laissés places aux palmiers !
Nous faisons notre première rencontre avec une tarentule ! Elle traversait tranquilemement la route.
Nous faisons ensemble 4 jours de repos à Mulege dans une "Casa del ciclista".
Un restaurant qui surplomb une plage et un phare.
Nous allons à la pêche tous les jours près du phare. Nous admirons chaque soir le couché du soleil et faisons la sieste dans le hamac du restaurant.
Nous y fêteront notre 6ème mois de voyage.
Nous ne pêcherons rien mais un dicton appris il y a peu de temps dit ceci: "une mauvaise journée de pêche vaut mieux qu'une bonne journée aux boulot".
Nous reprenons la route ensemble le 16 décembre.
S'en suis 2 nuits chez les bomberos. Bomberos veut dire pompiers. Ce sont les premières et surment pas les dernières nuits passés chez eux. Dans presque tous les pays que nous allons traverser les bomberos sont une valeur sûr, bien connues des cyclos-voyageurs, pour y être acceuillis et logé en securité. Le plus souvent derrière les camions de pompier, avec ou sans tente selon la place et avec ou sans reveil par les pots d'échappements selon l'urgence !
Ce soir là Océanie ne se sent pas bien, mal de crâne et de ventre, palpitations, frissons et coup de soleil... Une insolation !
Elle se couche dès notre arrivée au restaurant qui nous accueille pour la nuit sans dîner ni pouvoir trinquer pour fêter les 10 000 km de Christian !
Le lendemain matin malgrés un petit mieux au reveil qui lui permet de prendre un petit dejeuné, les douleurs et la fatigue reviennent rapidement. Elle refuse de prendre une journée de repos.
Elle veut arriver au plus vite à La Paz où nous devons être hebergé chez Tuly du réseau Warmshower pour se reposer là-bas et se requinquer avant les festivités de Noël !
Il reste 110 kilomètres avant d'arriver à la Paz dont 80 kilomètres de terrain vallonné et 30 km de descente pour finir.
Le 21 décembre, ce jour là son cerveau prend le pas sur son corps, elle accomplie cette étape avec difficulté. Au bout des 80 kilomètres, une vue sur La Paz nous inonde d'émotions. Nous arrivons enfin!
Et effectivement les 30 derniers kilomètres se font (presque) sur du plat.
Nous arrivons soulagé et extenué chez Tuly qui nous ouvre ses portes. A nous et aux autres voyageurs qui souhaitent se joindre à elle et à sa famille pour Noël.
Océanie se couche dès notre arrivé et dormira presque durant les deux prochains jours.
Le 24 décembre elle se sent mieux. Et nous préparons ensemble un cheescake pour le reveillons et des toasts de fromage fondu pour l'apéritif.
Nous serons une vingtaine de personnes, tous voyageurs, des 4 coins du monde, Italie, Japon, Allemagne, Portugal, Canada, Israël, Suisse, Belgique, Singapour, Australie, France et bien sur Mexique!
Tout le monde a préparé quelque chose. Une tarte aux legumes et un crumble par nos amis Français Yves et Fred, des galettes de pommes de terre (rösty) par le Suisse Christian, des gnocchis par les Italiens...
Nous respectons les traditions de nos hôtes, c'est à dire piñata et Tequila!
La piñata c'est une boite en cartons, en forme d'étoile le plus courament, decoré de couleurs pétantes qui est remplis de bonbons. Elle est accroché au plafond et il faut essayee de la frapper chaqun notre tour à l'aide d'un baton pour le casser et y faire sortir les friandises ! Pour le plus grand bonheur des grands enfants que nous sommes il faut faire cela les yeux bandés avant d'avoir fait plusieurs tour sur nous même !
Le Père-Noël est passé pour nous ce soir aussi.
Nos touchants Fred et Yves offrent à notre bande un petit présent ! Un kit de pêche pour nous !
Nos chemins vont se séparer ici, nous prendrons des directions différentes dans quelques jours.
Nous devons maintenant traverser le Golf de Californie (mer de Cortez) pour continuer notre voyage sur le continent.
Deux options s'offres à nous, le ferry ou le bateau stop !
Nous voulions expérimenter ce dernier et c'est apparement la bonne saison pour le faire.
Entre 2 à 4 jours de traversée selon le vent.
Nous décidons donc de rester quelques jours de plus chez Tuly pour partir à la recherche d'un voilier qui accepterait de nous prendre.
Grace à l'aide d'un cyclo rencontré chez Tuly, qui a pleins de connaissances et de sagesses et qui a possedé sont propre bateau, nous apprenons comment mettre toutes les chances de notre coté pour y arriver. Et de plus, nous apprenons que 2 semaines avant, un autre cyclo a trouvé un bateau pour aller sur le mainland !
Mardi 26 décembre nous nous rendons à la marina de La Paz pour y faire une annonce à la radio. En anglais car ce sont surtout des propriétaires de bateaux Américains et Canadiens. C'est donc David qui parlera car plus a l'aise en anglais. Rapidement il explique qui nous sommes et ce que nous recherchons. Océanie ecrit également l'annonce sur le tableau d'affichage près de la cafétéria. Nous passons notre matinée près de cette cafétéria où les propriétaires de bateaux viennent boirent leurs café. Et nous ferons ça 3 jours de suite.
Les gens avec qui nous discutons son confiants et nous disent tous que nous allons trouver. Nous rencontrons un français en voyage en backpack qui fait également du bateau stop. Il a commencé quelques jours avant nous. Il trouvera un bateau le lendemain de notre rencontre. Cela nous motive !
Jeudi 28 décembre le téléphone sonne en pleine après midi, c'est Luis et Kevin qui nous proposent de se joindre à eux sur le bateau de Kevin pour aller sur le continent !
Tout excité, nous allons les rencontrer sur le bateau et 2 heures plus tard, le deal est conclu !
Nous aurons à cuisiner un peu et peut-être faire les quarts de la nuit.
Ils ont envie de nous expliquer les bases de la navigation et c'est ce que nous recherchons aussi. Ils nous parlent de baignade au milieu de la mer, de dauphin et de baleine. Et nous passerons la nouvelle année à bord du bateau !
On est hyper excité de vivre cette nouvelle expérience et d'avoir reussi a trouver un bateau qui nous accepte et qui accepte nos montures et nos bagages !
Nous passons la nuit suivante sur le bateau pour partir tôt le lendemain. Dans la marina le bâteau bouge à peine et nous dormons tranquillement.
Samedi 30 décembre nous faisons un "test de mal de mer" avant de vraiment partir en pleine mer. Nous partons le matin pour 4h de navigation. Nous prenons la barre dès le début.
Tout se passe bien les trois premières heures. Puis les choses se gatent, le mal de tête commence pour David.
Nous nous arrêtons près d'une île, plage désertique à l'horizon. Nous sortons le zodiaque pour y accoster. C'est à partir de ce moment là que tout s'emballe. Surtout dans l'estomac de David. Il donne à mangé aux poissons de la mer de Cortez pour la première fois. C'est tellement sympa de sa part..
Heureusement qu'on a fait ce test. Car après réflexion, nous préférons faire demi-tour. Nous ne voulons pas nous sentir inutile sur le bateaux ni vivre la traversé comme un calvaire.
Océanie contacte de suite notre amie Marge, une cyclo qui loge chez Tuly en ce moment et que nous avions croisé une premiere fois dans un camping près de San Francisco. Elle cherche un bâteau depuis la veille. C'est avec plaisir que nous lui laissons notre place et avec enthousiasme qu'elle la prend !
Le voilier, c'est pour l'instant pas pour nous. Mais on ne se décourage pas.
Un homme à la marina nous a dit que sa femme avait souvent le mal de mer. Et elle continue de naviguer. On garde espoir de pouvoir réessayer !
Nous pensons y rester seulement 1 nuit.
Mais la piscine, le petit déjeuné, la douche chaude et le calme de l'hôtel nous empêche de partir !
Nous y restons finalement 5 jours. Tous les soirs nous nous rendons sur la jetée, admirer le coucher de soleil et le levé de la lune. Elle est en ce moment dans une periode de "super-lune" nous la voyons énorme comme jamais.
Durant la traversé nous rencontrons une sympatique famille française avec leurs deux enfants. Ils sont parti en van 15 jours avant nous, de Montréal également. Nous nous retrouvons sur ce bâteau ensemble. Le monde est petit on vous dit !
Nous dormons à même le sol pendant toute la nuit et pas de douche. Cela nous change de notre hôtel !
Mais nous dormons toute la nuit sans mal de mer, on a même réussi à manger !
Nous passons le tropique du cancer. Mais pas de panneau en pleine mer pour immortalisé ce moment par une photo.
Ah oui euh, c'est pas le bon article ça. On est plus en Baja là. Vous ne serez pas la suite. Il faut attendre le prochain épisode!
Mais en tout cas, on est arrivé saint et sauf. Et il fait... Chuuuuuuut!